Blagues : Commerce

 

 

Sommaire

 

 

 

 

Les batailles économiques sont toujours les plus déterminantes.

On considère généralement que la défaite de l'Armada espagnole dans le Manche en 1588 marqua le début de l'ascension de l'Empire britannique et le déclin de l'Espagne. Mais la véritable bataille avait été gagnée un an plus tôt en coulisse, par un banquier anonyme qui avait apporté une aide décisive à la reine Elizabeth. Lorsque celle-ci fut informée des projets d'invasion que préparait l'Espagne, la flotte de Sa Majesté ne comptait pas un seul vaisseau capable de faire face à l'adversaire. Il fallait au moins douze mois pour en construire de nouveaux et armer ceux qui mouillaient dans les différents ports du royaume. Notre banquier, qui connaissait bien les affaires espagnoles, apprit que la flotte ennemie devait être financée par des traites tirées sur la Banque de Gênes. Et il était clair que sans ces crédits, l'Invincible Armada ne pourrait hisser les voiles.

La chronique de l'époque rapporte que le financier eut alors l'idée de racheter tous les effets qu'on pouvait trouver sur chacune des places commerciales d'Europe, et de les déposer à la Banque de Gênes. Vu l'importance de ces sommes, il mettait ainsi cette banque à sa merci et pouvait l'empêcher, à tout moment, d'aider les Espagnols. Considérant que cette judicieuse opération ne coûterait que les frais d'immobilisation des fonds jusqu'à la mauvaise saison - où le temps se chargerait lui-même d'interdire l'appareillage de la flotte ibérique - le banquier estima à quarante mille livres sterling la charge de l'escompte, et proposa à la reine de la tirer d'embarras pour ce prix. Elle s'empressa de donner son accord, et le secret fut si bien gardé que le roi Philippe se retrouva pieds et poings liés jusqu'à l'année suivante.

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Certaines professions sont incompatibles avec le bavardage.

La compagnie Coutts, fondée par les deux fils d'un négociant d'Édimbourg venus s'établir à Londres, détient l'exclusivité du service bancaire de la famille royale britannique depuis le XVIIIe siècle. A la mort  de James, qui était l'aîné, son frère Thomas marqua la banque du sceau de sa personnalité. On ne peut mieux dépeindre son caractère qu'en racontant comment il gagna - puis faillit perdre - la confiance de son royal client.

Au cours d'une soirée à laquelle Thomas Coutts avait convié des collègues banquiers, l'un d'eux se vanta d'avoir, le jour même, refusé un prêt de trente mille livres à un noble qui l'avait sollicité. Coutts ne dit mot mais, après le départ de ses invités, il fit un saut chez le noble en question et laissa au maître d'hôtel le message suivant : "Dites à Sa Seigneurie que, si elle peut venir me voir demain matin, elle aura ce qu'elle demande."

Le lendemain matin, le noble se présenta à la banque où Coutts le reçut avec les plus grands égards et lui remit les trente et une mille livres qu'il avait préparées. Sa Seigneurie fut très agréablement surprise et demanda ce qu'elle devait donner en garantie. "Je me contenterai d'un reçu signé de la main de Votre Seigneurie", répondit Coutts. Le noble signa bien entendu le reçu sur-le-champ.

Mais la générosité de Coutts ne tarda pas à être largement récompensée. Quelques mois plus tard, Sa Seigneurie vendit un domaine et fit un dépôt de deux cent mille livres chez Coutts. En outre, l'aristocrate ne manqua pas de recommander son aimable banquier à tout son entourage et en fit même l'éloge auprès de George III. Sur quoi le roi se fit également ouvrir un compte dans le même établissement. Cependant, lorsque Sa Majesté apprit que Coutts avait avancé cent mille livres pour soutenir la candidature au Parlement de Sir Francis Burdett - qui n'avait pas les faveurs royales -, elle décida de fermer son compte et de transférer ses fonds dans une banque de Windsor. A cette occasion George III, dont la compétence financière ne semblait guère plus assurée que son sens politique, perdit beaucoup d'argent, car la banque de Windsor fit faillite peu de temps après. C'est ainsi que Thomas Coutts fut rétabli dans son titre de banquier du roi.

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Ça c'est déjà vu

Deux commerçants bavardent :

- Tu sais, dit le premier que je suis associé avec un tel.

- Sur quelle base ?

- Un accord de trois ans. Lui, apporte son argent et moi, mon expérience.

- Et que se passera-t-il, dans trois ans ?

- Eh bien, moi, j'aurai l'argent et lui l'expérience.

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Lotion-miracle

Le fabricant d'une lotion-miracle «supprimant radicalement les rides» accompagne chaque flacon de ce bon de garantie :

«Au cas où vous ne seriez pas entièrement satisfaite après quelques essais, renvoyez-nous ce qui vous reste de notre produit - et nous vous retournerons ce qui nous restera de votre argent».

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Un imitateur type

Interviewé par un spécialiste de l'économie à la télévision, le directeur d'une fabrique de lampadaires plastronne:

- J'ai établi toute ma stratégie en espionnant mon principal concurrent et en faisant tout ce qu'il faisait. Quand il a abandonné le bois pour le plastique, je l'ai imité. Quand il a utilisé le nylon au lieu du parchemin pour ses abat-jour, je l'ai imité. Quand il a baissé ses prix de cinquante pour cent, je l'ai imité. Et quand, demain matin, il va être mis en faillite, je me demande ce que je pourrais bien faire d'autre que l'imiter.

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Parole de fauché

Un brocanteur se fait tentateur :

Ce secrétaire louis-quatorze est une pièce unique. Ce matin encore, un amateur me disait qu'on me le paierait volontiers six mille dinars.

- Pourquoi, alors, ne le lui avez-vous pas vendu ?

- Je l'aurais fait volontiers s'il n'avais enchaîné en me demandant de lui prêter cent millimes pour s'acheter une paire de lacets.

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Un prescripteur intéressé

Un représentant sonne à la porte d'une dame et il lui propose un aspirateur.

- Non. Ça ne m'intéresse pas, dit-elle. Mais allez donc le proposer à ma voisine. Elle me prête toujours le sien et je le trouve bien poussif depuis quelque temps.

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Tout est relatif

Un marchand de vêtements est catastrophé :

- Oh! là! là! ça va mal, les affaires, gémit-il. Lundi, j'ai vendu un pantalon. Mardi, rien du tout. Mercredi, ça a été encore pire que mardi.

- Comment est-ce possible, puisque mardi, vous n'aviez rien vendu ?

- Et pourtant, c'est vrai. Mercredi, le client qui m'avait acheté un pantalon le lundi est venu se le faire rembourser.  

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Implacable logique

Le directeur d'un magasin de vêtements souffrait d'insomnies.

- Essayez donc de compter des moutons, lui conseilla son médecin.

Le lendemain, encore plus abattu, le malheureux revenait :

- Ça n'a pas marché, votre truc, expliqua-t-il. J'ai d'abord compté 5.000 moutons. Puis comme je ne dormais pas encore, je les ai tondus, un à un. Ensuite, avec la laine, j'ai fabriqué 5.000 pardessus. Et, alors, un problème m'a tenu éveillé tout le reste de la nuit : où diable trouver 5.000 doublures ?  

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Il faut bien s'y faire

Un tailleur reçoit un coup de fil d'un de ses clients qui lui dit :

- Ce matin, en me regardant dans la glace de mon armoire, j'ai constaté que la jambe droite du pantalon que vous m'avez fait est plus courte que la jambe gauche.

- Pour moi, répond le tailleur, c'est le parquet de votre chambre qui n'est pas droit.

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Artiste jusqu'au bout

Un acteur, perpétuellement désargenté, va chez son tailleur, en compagnie d'un ami. Il commande un complet dont il discute longuement le prix. Enfin, le tailleur lui consent 10% de rabais.

- Pourquoi as-tu marchandé ainsi ? lui demande son ami, quand ils sont ressortis de la boutique. Tu sais bien que tu ne le paieras jamais.

- Bien sûr, mais c'est dans son intérêt. Comme cela, il perdra moins.

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Un emploi salutaire

Un nouveau détenu arrive dans un établissement pénitentiaire ultra-moderne.

- Ici, lui dit le directeur, nous nous efforçons de donner à nos pensionnaires une affectation en rapport direct avec l'activité qu'ils exerçaient avant leur incarcération.

- Tout à fait d'accord, jubile le prisonnier.

- Parfait. Et que faisiez-vous comme métier ?

- Représentant de commerce.  

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Représentants

Chez les scouts, on acquiert l'honnêteté, la franchise, les scrupules : toutes ces qualités qui font les bons citoyens - et les mauvais représentants. (Jacques Martin)

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