Section 5 : Les taxes parafiscales  

Sommaire

§ 1. La taxe professionnelle de compétitivité

§ 2. La taxe sur les conserves alimentaires

§ 3. La compétitivité touristique

§ 4. La compétitivité agricole

Section 5 : Les taxes parafiscales  

Le système fiscal tunisien comporte une multitude de taxes parafiscales dont les principales sont :

- Les taxes professionnelles de compétitivité.

- La taxe de formation professionnelle.

- Le fonds de promotion des logements pour les salariés (Foprolos).

Sous-section 1. Les taxes professionnelles de compétitivité

Les taxes professionnelles de compétitivité assises essentiellement sur le chiffre d’affaires couvrent les secteurs d’activités suivants :

- l’importation,

- l’industrie,

- le tourisme,

- et l’agriculture.

§ 1. La taxe professionnelle de compétitivité

La taxe professionnelle (fodec) est une taxe parafiscale due sur certains produits aux seuls stades de la production industrielle et de l’importation.

Cette taxe se superpose à la TVA et vient augmenter le taux réel des impositions indirectes.

La taxe professionnelle peut fonctionner comme une taxe en cascade dans le cas où la fabrication de produits passibles du Fodec utilise des intrants qui y sont soumis, le Fodec subi sur les achats n’ouvrant droit à aucune déduction.

§ 2. La taxe sur les conserves alimentaires

La taxe sur les conserves alimentaires est rattachée au fonds de développement de la compétitivité industrielle (Fodec).

La taxe sur les conserves alimentaires est une taxe prélevée au taux de 1% :

- par les fabricants des emballages métalliques ;

- à l’importation des emballages métalliques ou de conserves alimentaires.

En régime intérieur, la taxe est due sur la valeur des emballages métalliques à l’exclusion de la TVA. A l’importation, elle est assise sur la valeur en douane des emballages métalliques ou la valeur des conserves alimentaires y compris la valeur de l’emballage lorsque l’importation porte sur les conserves alimentaires conditionnées en emballages métalliques.

§ 3. La compétitivité touristique

(1) Cette taxe est due au taux de 1% calculé sur le chiffre d’affaires hors TVA par :

- Les exploitants des établissements touristiques c’est-à-dire qui reçoivent une clientèle touristique, lui fournissent des prestations d’hébergement, de nourriture ou de boissons ou organisent à son intention des loisirs.

- Les exploitants de restaurants touristiques classés : Sont classés touristiques les restaurants qui reçoivent une clientèle de tourisme et lui fournissent des prestations de nourriture et notamment des boissons alcoolisées et non alcoolisées.

(2) Elle est due à raison de 1,700 D par mois et par siège offert au titre des véhicules affectés au transport touristique exploités par les agences de voyages de la catégorie “ A ”.

Sont titulaires de la catégorie “ A ”, les agences de voyages qui exercent notamment les activités suivantes :

- la réservation et la vente de séjour dans les établissements de tourisme ;

- la vente de titres de transport de tout ordre ;

- le transport des touristes et la location de voitures avec ou sans chauffeur ;

- l’organisation et la vente de voyages, d’excursions et de circuits touristiques ;

- la réception et l’assistance des touristes durant leur séjour ;

- la représentation d’agences locales ou étrangères en vue de fournir en leur nom des différents services.

§ 4. La compétitivité agricole

Le fonds de développement de la compétitivité dans le secteur de l’agriculture et de la pêche est alimenté par :

- la taxe professionnelle sur les légumes et fruits ;

- la taxe sur le maïs et les tourteaux de soja ;

- la redevance sur les produits de la pêche ;

- la taxe de statistique sur les céréales.

a) La taxe sur les légumes et les fruits :

Cette taxe, au taux de 2%, est perçue sur les légumes et fruits importés et vendus en stade du gros.

En matière d’importation, elle est due comme en matière de droit  de douane et fait partie de l’assiette de la TVA.

En régime intérieur, elle fait l’objet d’une retenue à la source au stade du gros sur les ventes réalisées au niveau des marchés de gros ou en dehors desdits marchés :

- par les commissionnaires des marchés lorsque la vente intervient à l’intérieur des marchés de gros ;

- par les fabricants des conserves alimentaires pour les achats qu’ils effectuent en dehors des marchés de gros ;

- et par tout autre intervenant au niveau de la commercialisation en gros de ces produits dans le cas où il n’aurait pas été justifié du paiement antérieur de la taxe. La doctrine administrative précise que dans cette éventualité, le montant de la taxe est à la charge dudit intervenant, que la vente ait lieu à l’intérieur ou à l’extérieur des marchés de gros.

b) La taxe sur le maïs et les tourteaux de soja

Une taxe au taux de 2% est due sur les importations ou à la vente en gros sur le marché local de maïs et des tourteaux de soja.

A l’importation, cette taxe est liquidée comme en matière de droit de douane et fait partie de l’assiette de la TVA et comme en matière de TVA pour les ventes locales.

c) La taxe sur les produits de la pêche

Les produits de la pêche figurant sur un tableau sont soumis à une taxe au taux de 2% et ce à l'importation ou à la vente sur le marché local.

La taxe est due sur :

- La valeur en douane pour les produits importés;

- La valeur des ventes pour les produits locaux.

La taxe est perçue pour les produits locaux par voie de retenue à la source effectuée par les commissaires des marchés, les commerçants de gros et tout autre intervenant dans la commercialisation en gros de ces produits dans le cas où il n'a pas été justifié d'un paiement préalable de cette taxe.

d) La taxe de statistique sur les céréales

Le montant de cette taxe a été fixé à 0,280 dinar par quintal de blé dur, de blé tendre, d’orge et de triticale. Elle est à la charge des producteurs et est prélevée sur le prix payé aux producteurs par l’office des céréales ou par les collecteurs agréés qui sont tenus de la reverser audit office.

Sous-section 2. La taxe de formation professionnelle

Toute personne physique ou morale exerçant une activité dans les différents secteurs de l’industrie, du commerce et de l’agriculture et soumise à l’impôt sur le revenu ou l'impôt sur les sociétés, à l’exception des forfaitaires BIC, est passible de la taxe de formation professionnelle (TFP).

La TFP est due au taux de 2% pour tous les secteurs soumis à l’exception des entreprises exerçant dans les secteurs des industries manufacturières qui sont soumises à ladite taxe au taux de 1%. Elle est assise sur les traitements, salaires et toutes autres rétributions avant déduction au titre des cotisations sociales.

Les dépenses de formation peuvent faire l’objet d’une ristourne déductible de la taxe due.

Pour bénéficier de la ristourne, les entreprises employant au moins 200 personnes doivent être dotées d’un service ou d’un responsable de formation.

Sous-section 3. Le fonds de promotion du logement pour les salariés (Foprolos)

Il est institué à la charge de tout employeur public ou privé exerçant en Tunisie, à l’exclusion des exploitants agricoles privés, une contribution à la promotion du logement pour les salariés.

Cette contribution est calculée sur la base des traitements, salaires et toutes autres rétributions. Elle est due au taux de 1%.