Question
: En
matière de fiscalité : Pourquoi le programme de fiscalité diffère d'un
établissement à un autre.
Réponse
: Ceci
ne devrait pas être le cas. Nous sommes en train de réfléchir sur la
mise en place d'un Institut de formation de la profession comptable qui,
à mon avis, pourrait aider à éviter ce genre de distorsion en publiant
des guides didactiques de fiscalité, de comptabilité et d'audit.
Question
: Est ce que
l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie exerce un contrôle sur ce qui
est en train d'être enseigné au niveau de la filière Sciences
Comptables (qualité des cours et des enseignants).
Réponse
: L'ordre
n'est pas impliqué dans le contrôle de la qualité de l'enseignement en
sciences comptables. Toutefois, nous faisons part de nos commentaires et
de nos recommandations aux autorités compétentes pour améliorer la
qualité d'enseignement.
Question
: En ce qui
concerne la révision comptable : Où se situe l'ordre à l'égard de ce
diplôme (y a - t - il un contrôle effectif sur les examens, les corrigés
types et la correction des copies ou non)
Réponse
: Nous
n'avons pas de prérogatives pour contrôler les examens. Cependant, nous
ne manquons aucune occasion pour exprimer notre point de vue sur ce sujet
aux autorités concernées. Je crois que l'ordre aura à jouer un rôle
important dans ce contrôle dés lors qu'il sera impliqué dans la préparation
aux examens. Mais actuellement, nous n'avons pas de prérogatives pour
intervenir dans ce domaine.
Question
: je suis un expert comptable stagiaire et à ce titre je souhaiterais
vous poser une question qui est en fait plutôt une requête:
j'ai participé au séminaire organisé par l'ordre récemment au forum,
et j'ai trouvé que le sujet abordé par M. Yaich était très important
et qu'il nécessiterait que l'on y réfléchisse plus longuement que le
temps d'un séminaire.
Cependant mon regret était de voir que le nombre de stagiaires était
très réduit, ce qui n'a pas permis à un large nombre d'en profiter.
Aussi, je voudrais vous demander votre avis sur la possibilité de créer
une association d'experts stagiaires ( ou de réactiver celle qui existait
avant) afin de réfléchir sur toutes ces questions cruciales et permettre
aux stagiaires d'assumer dés maintenant leurs responsabilités faces aux
défis lancés à la profession.
Cette proposition risque de porter rapidement ses fruits, car je constate,
avec joie, que nous, les stagiaires nous nous connaissons tous déjà
très bien; mais il importe de formaliser nos relations par une
association établie et structurée.
Il est bien entendu que cette association ne constituerait nullement une
sorte de syndicat et son rôle serait purement scientifique.
Réponse
: Personnellement, je ne suis pas contre une telle initiative, même si
elle se transforme en syndicat. Vous comprenez que ce n'est pas notre
rôle en tant qu'ordre que de prendre l'initiative de créer une telle
association. Si les experts comptables stagiaires souhaitent le faire,
nous les soutiendrons.
Question
: Considérez-vous compte tenu de
l'architecture de l'économie tunisienne et de la taille des entreprises
d'une part, et de la possibilité d'exporter les prestations de notre métier
d'autre part, qu'il serait intéressant de développer un diplôme
d'expert comptable spécialiste en (une discipline)? En cas d'affirmative
comment voyez-vous l'avenir du métier dans ce cas?
Réponse
: Tout
à fait. La spécialisation est la seule garante de la pérennité de
notre profession. Il nous faut être des bons généralistes, mais il faut
que nous ayons des spécialités. La création d'un diplôme vient donc
renforcer notre position et nos acquis. Ce sera une excellente réponse
aux besoins et aux problèmes de plus en plus complexes que les
entreprises expriment et affrontent.
Question
: Dans le cadre de l'ouverture de la profession sur le monde étranger,
il devient de plus en plus nécessaire de tisser des liens de coopération
et d'entraide avec les organismes similaires étrangers. Nous savons
qu'avec l'ordre français plusieurs actions très intéressantes ont été
conclues ou sont en cours de conclusion, et je vous en félicite.
Qu'en est-il de la relation de notre profession avec les organismes
similaires arabes ? Je sais par exemple que lors de votre dernière visite
au Liban certains créneaux ou produits
ont été identifiés et qui pourraient
intéresser les professionnels.
Pourrais-je en savoir plus.
Merci d'avance
Réponse
: Je crois que nous
sommes obligé d'avancer dans la coopération à pas sûr et à ne pas
nous emballer dans un processus de précipitation qui risquerait
d'engendrer le dérapage de cette action Ô combien utile pour notre
profession, pour son développement et son rayonnement.
Ma
vision est de réaliser cette coopération par étape. Je pense, par
exemple, qu'il serait utile de jeter les bases d'une coopération maghrébine
dont la catalyseur serait le futur institut de formation de la profession
comptable. Il faut aussi développer notre présence et notre
participation à la vie de la FIDEF. Quant à la coopération à l'échelle
arabe, elle reste malheureusement tributaire du règlement du problème de
l'UGERA (Union des experts comptables arabes).
Question
: Suite à l'affaire Enron aux USA
il y aurait éventuellement des répercutions sur l'image des experts
comptables dans le monde. L'Ordre a t-il envisagé des actions pour
valoriser le capital de confiance en la profession?
Réponse
:
Il
est clair que cette affaire a provoqué une remise en
cause des pratiques comptables et a déjà suscité des interrogations
sur la confiance placée dans les experts
comptables. Cependant, il ne faut pas non plus céder à la
panique liée à cette pression médiatique et nous laisser
déstabiliser par cette crise.
En
Tunisie, l'ordre des experts comptables est déjà impliqué dans un
processus de communication sur l'image de la profession auprès du public.
Ce travail va continuer avec ou sans Enron et nous espérons qu'il
produira rapidement ses effets. A mon avis l'essentiel est que les
professionnels persévèrent dans la voie de la qualité et de l'excellence
en se différenciant par rapport aux autres acteurs du marché et en
respectant les règles déontologiques d'un comportement professionnel
sans faille.
Question
: Ne pensez-vous pas
que placer le diplôme d'expertise comptable sous l'égide de l'Ordre
permettra une meilleure prise en considération des besoins des clients et
des cabinets de professionnels dans les programmes dispensés aux
candidats?
Réponse
: Plusieurs
pays ont choisi cette formule qui permet effectivement de mieux répondre
aux besoins du marché. En Tunisie, le problème qui serait posé est
celui de le reconnaissance académique d'un diplôme professionnel. Je
crois qu'à terme, nous allons être amené à organiser le diplôme par
la profession. Cela dépendra surtout de l'évolution des pratiques
d'enseignement de l'expertise comptable à l'échelle mondiale.
Question
: Quel est l'impact de l'élection de la Tunisie en qualité de
membre du Conseil d'administration de l’IFAC sur la profession
comptable?
Réponse
: Cette
élection constitue un évènement majeur dans la vie de notre profession
et dans la vie économique de notre pays. Le board de l'IFAC sera un espace
pour communiquer sur la Tunisie, ses acquis, ses réalisations et son
potentiel. Il nous offrira aussi des opportunités pour prendre
connaissance des pratiques comptables actuelles et futures à l'échelle
de la planète. Cela nous permettre, par ailleurs, d'échanger les réflexions
sur les projets que nous comptons adopter dans notre pays. Enfin, cela
nous permettra de tirer profit de tous les instruments qui sont en place
pour développer le secteur de la comptabilité.
Question
: Les organismes
professionnels consacrent de plus en plus de ressources à la recherche
comptable qu'en est-il pour l'OECT ?
Réponse
: L'OECT,
en dépit de la modestie de ses ressources, n'a pas à rougir de
ses réalisations et de ses projets. La commission des normes et la
commission juridique ont d'ores et déjà réalisé un certain nombre d'études.
D'autres projets sont en cours et nous allons continuer avec les moyens
dont nous disposons à améliorer le rythme de nos travaux de recherche sur
les sujets qui intéressent la profession.
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