Interview


Ahmed belaifa.jpg (18485 octets)

Président 

Ahmed Belaïfa

 Président du conseil de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie

 

Autres Interviews

 

Interview du mois de février 2002 :

 

 

 

 

Question : En matière de fiscalité : Pourquoi le programme de fiscalité diffère d'un établissement à un autre.

 

Réponse : Ceci ne devrait pas être le cas. Nous sommes en train de réfléchir sur la mise en place d'un Institut de formation de la profession comptable qui, à mon avis, pourrait aider à éviter ce genre de distorsion en publiant des guides didactiques de fiscalité, de comptabilité et d'audit.

 


Question : Est ce que l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie exerce un contrôle sur ce qui est en train d'être enseigné au niveau de la filière Sciences Comptables (qualité des cours et des enseignants). 

 

Réponse : L'ordre n'est pas impliqué dans le contrôle de la qualité de l'enseignement en sciences comptables. Toutefois, nous faisons part de nos commentaires et de nos recommandations aux autorités compétentes pour améliorer la qualité d'enseignement.

 


Question : En ce qui concerne la révision comptable : Où se situe l'ordre à l'égard de ce diplôme (y a - t - il un contrôle effectif sur les examens, les corrigés types et la correction des copies ou non)

 

Réponse : Nous n'avons pas de prérogatives pour contrôler les examens. Cependant, nous ne manquons aucune occasion pour exprimer notre point de vue sur ce sujet aux autorités concernées. Je crois que l'ordre aura à jouer un rôle important dans ce contrôle dés lors qu'il sera impliqué dans la préparation aux examens. Mais actuellement, nous n'avons pas de prérogatives pour intervenir dans ce domaine.

 


Question : je suis un expert comptable stagiaire et à ce titre je souhaiterais vous poser une question qui est en fait plutôt une requête:
j'ai participé au séminaire organisé par l'ordre récemment au forum, et j'ai trouvé que le sujet abordé par M. Yaich était très important et qu'il nécessiterait que l'on y réfléchisse plus longuement que le temps d'un séminaire.
Cependant mon regret était de voir que le nombre de stagiaires était très réduit, ce qui n'a pas permis à un large nombre d'en profiter.
Aussi, je voudrais vous demander votre avis sur la possibilité de créer une association d'experts stagiaires ( ou de réactiver celle qui existait avant) afin de réfléchir sur toutes ces questions cruciales et permettre aux stagiaires d'assumer dés maintenant leurs responsabilités faces aux défis lancés à la profession.
Cette proposition risque de porter rapidement ses fruits, car je constate, avec joie, que nous, les stagiaires nous nous connaissons tous déjà très bien; mais il importe de formaliser nos relations par une association établie et structurée.
Il est bien entendu que cette association ne constituerait nullement une sorte de syndicat et son rôle serait purement scientifique.

 

Réponse : Personnellement, je ne suis pas contre une telle initiative, même si elle se transforme en syndicat. Vous comprenez que ce n'est pas notre rôle en tant qu'ordre que de prendre l'initiative de créer une telle association. Si les experts comptables stagiaires souhaitent le faire, nous les soutiendrons.

 


Question :  Considérez-vous compte tenu de l'architecture de l'économie tunisienne et de la taille des entreprises d'une part, et de la possibilité d'exporter les prestations de notre métier d'autre part, qu'il serait intéressant de développer un diplôme d'expert comptable spécialiste en (une discipline)? En cas d'affirmative comment voyez-vous l'avenir du métier dans ce cas?

 

Réponse : Tout à fait. La spécialisation est la seule garante de la pérennité de notre profession. Il nous faut être des bons généralistes, mais il faut que nous ayons des spécialités. La création d'un diplôme vient donc renforcer notre position et nos acquis. Ce sera une excellente réponse aux besoins et aux problèmes de plus en plus complexes que les entreprises expriment et affrontent.


Question :  Dans le cadre de l'ouverture de la profession sur le monde étranger, il devient de plus en plus nécessaire de tisser des liens de coopération et d'entraide avec les organismes similaires étrangers. Nous savons qu'avec l'ordre français plusieurs actions très intéressantes ont été conclues ou sont en cours de conclusion, et je vous en félicite.
Qu'en est-il de la relation de notre profession avec les organismes similaires arabes ? Je sais par exemple que lors de votre dernière visite au Liban certains créneaux ou produits ont été identifiés et qui pourraient  intéresser les professionnels.
Pourrais-je en savoir plus.
Merci d'avance 

 

Réponse : Je crois que nous sommes obligé d'avancer dans la coopération à pas sûr et à ne pas nous emballer dans un processus de précipitation qui risquerait d'engendrer le dérapage de cette action Ô combien utile pour notre profession, pour son développement et son rayonnement.

Ma vision est de réaliser cette coopération par étape. Je pense, par exemple, qu'il serait utile de jeter les bases d'une coopération maghrébine dont la catalyseur serait le futur institut de formation de la profession comptable. Il faut aussi développer notre présence et notre participation à la vie de la FIDEF. Quant à la coopération à l'échelle arabe, elle reste malheureusement tributaire du règlement du problème de l'UGERA (Union des experts comptables arabes).

 


Question :  Suite à l'affaire Enron aux USA il y aurait éventuellement des répercutions sur l'image des experts comptables dans le monde. L'Ordre a t-il envisagé des actions pour valoriser le capital de confiance en la profession?

 

Réponse : Il est clair que  cette affaire a provoqué une remise en cause des pratiques comptables et a déjà suscité des interrogations sur la confiance placée dans les experts comptables. Cependant, il ne  faut pas non plus céder à la panique liée à cette pression médiatique et nous laisser déstabiliser par cette crise.

En Tunisie, l'ordre des experts comptables est déjà impliqué dans un processus de communication sur l'image de la profession auprès du public. Ce travail va continuer avec ou sans Enron et nous espérons qu'il produira rapidement ses effets. A mon avis l'essentiel est que les professionnels  persévèrent dans la voie de la qualité et de l'excellence en se différenciant par rapport aux autres acteurs du marché et en respectant les règles déontologiques d'un comportement professionnel sans faille.

 


Question :  Ne pensez-vous pas que placer le diplôme d'expertise comptable sous l'égide de l'Ordre permettra une meilleure prise en considération des besoins des clients et des cabinets de professionnels dans les programmes dispensés aux candidats?

 

Réponse : Plusieurs pays ont choisi cette formule qui permet effectivement de mieux répondre aux besoins du marché. En Tunisie, le problème qui serait posé est celui de le reconnaissance académique d'un diplôme professionnel. Je crois qu'à terme, nous allons être amené à organiser le diplôme par la profession. Cela dépendra surtout de l'évolution des pratiques d'enseignement de l'expertise comptable à l'échelle mondiale.

 


Question :  Quel est l'impact de l'élection de la Tunisie en qualité de membre du Conseil d'administration de l’IFAC sur la profession comptable?

 

Réponse : Cette élection constitue un évènement majeur dans la vie de notre profession et dans la vie économique de notre pays. Le board de l'IFAC sera un espace pour communiquer sur la Tunisie, ses acquis, ses réalisations et son potentiel. Il nous offrira aussi des opportunités pour prendre connaissance des pratiques comptables actuelles et futures à l'échelle de la planète. Cela nous permettre, par ailleurs, d'échanger les réflexions sur les projets que nous comptons adopter dans notre pays. Enfin, cela nous permettra de tirer profit de tous les instruments qui sont en place pour développer le secteur de la comptabilité.


Question :  Les organismes professionnels consacrent de plus en plus de ressources à la recherche comptable qu'en est-il pour l'OECT ?

 

Réponse : L'OECT, en dépit de la modestie de ses ressources, n'a pas à rougir de ses réalisations et de ses projets. La commission des normes et la commission juridique ont d'ores et déjà réalisé un certain nombre d'études. D'autres projets sont en cours et nous allons continuer avec les moyens dont nous disposons à améliorer le rythme de nos travaux de recherche sur les sujets qui intéressent la profession.